Critiques rédigées par Isabelle

 

La vie hantée d'Anya (Vera Brosgol)

note: 4Un histoire de fantôme mais pas que ... Isabelle - 3 janvier 2020

Anya, jeune adolescente, est mal dans sa peau. Son physique lui pose problème, son origine la dérange, rien ne tourne bien rond. Sa vie bascule le jour où elle tombe dans un trou. Elle y fait une rencontre étonnante, le fantôme d'une jeune fille Émilie, née un siècle plus tôt. C'est dérangeant mais très vite, cela devient effrayant et Anya a peur de ne plus rien maîtriser...
Vera Brosgol, l'auteure d'une première BD formidable Un été d'enfer, signe ici une histoire qui donne la chair de poule. Elle mène remarquablement le récit, la tension monte doucement. Au début de cette histoire, le fantôme aide Anya à devenir la jeune fille américaine idéale, elle est en confiance. Jusqu'au jour où elle découvre que le fantôme règle ses comptes à travers elle.
Cette BD aborde subtilement plusieurs sujets, l'adolescence, la solitude, l'identité...Le dessin, en noir et blanc, de Véra Brosgol est intéressant, elle réussit par des lignes très simples à nous inquiéter, nous emporter dans son univers. Son style m'évoque Marjane Satrapi ou même l'Esther de Riad Sattouf.
L'enfant de la 1ère BD et l'adolescente Anya ressemblent assez à l'auteure. Américaine, originaire de Russie, Véra semble bien connaître le sujet qu’elle écrit et dessine.
En résumé c'est une histoire de fantôme mais pas que...

Jouer ? (Linda Ólafsdóttir)

note: 5Voyage au coeur de l'enfance Isabelle - 17 novembre 2019

Dans cet album, on découvre deux enfants et deux doudous, Flore accompagnée de son renard Flamme et Paul de son pingouin Plume.
Ils jouent chacun de leur côté et quand Flore s'approche de Paul, il hurle, elle pleure... c'est le drame. Mais le temps arrange bien les choses et un petit ballon rouge aussi !
Linda Olafsdottir est islandaise, c'est son premier album comme auteure-illustratrice et c'est une vraie réussite. Ses dessins simples, délicats et drôles nous transportent, nous adultes, au plus près du monde de l'enfance, elle a su avec brio, capter leurs mimiques, leurs gestes, leurs émotions. Et pour les tout-petits c'est simple, c'est une plongée dans leur univers, ils retrouvent leurs jeux, se cacher, sauter, ramper, etc Ce livre est une histoire simple mais celle de tous les enfants. Ce livre est un bonheur, à partager encore et encore...

Une joie féroce (Sorj Chalandon)

note: 5Du drame, de l'amitié et du polar ! Isabelle - 3 novembre 2019

C'est Jeanne qui raconte, elle est libraire, sa vie personnelle est terne. Au début du récit elle apprend qu'elle a un cancer. Le monde s'écroule, elle est seule mais plus pour longtemps.
A l’hôpital elle fait la connaissance de femmes, malades, qui solidaires vont l'épauler. Elles sont quatre femmes et elles partent en guerre contre le cancer !
Jeanne change, la maladie la transforme, l'amitié la métamorphose. Elle passe de Jeanne pardon (qui s'excuse pour tout, presque d'exister) à Jeanne courageuse et téméraire.
Jeanne dresse les portraits hauts en couleur de celles qui sont devenues ses amies/ses sœurs : Brigitte, Assia et Mélody... ensemble elles vont franchir de dangereuses barrières !

L'auteur, journaliste, écrivain primé de nombreuses fois, se met dans la peau d'une femme et écrit le journal de bord de la maladie. Il nous emporte dans un tourbillon, l'hôpital avec toute la souffrance et le combat puis dans ce projet fou que ces 4 femmes préparent pour sauver l'enfant de l'une d'elle. L'écriture est belle, rythmée, intense. Les larmes arrivent, la gorge se nouent, les mots claquent ! Je dois aussi parler du suspens, oui leur aventure nous tient en haleine, que va-t-il leur arriver ? Le cœur bat la chamade parce que ces quatre combattantes, nous ne sommes pas prêt(es) de les oublier... Merci monsieur Chalandon !

Idaho (Emily Ruskovich)

note: 5Une incroyable histoire d'amour ! Isabelle - 18 septembre 2019

Un roman à plusieurs voix. Wade et Ann sont mariés depuis huit ans. Ils sont heureux mais la santé de Wade décline. Un drame a fait exploser la vie de Wade, la mort d'une de ses filles et la disparition de la seconde. Ann part alors à la recherche des souvenirs de l'homme qu'elle aime et petit à petit, le puzzle se met en place. Jenny et Elisabeth, elles, sont emprisonnées pour de longues peines. Leur vie avant et pendant la prison se mêlent...
Les premières pages de ce roman vous emporteront dans un autre monde, celui de l'Idaho, état au Nord-Ouest des États-Unis avec sa nature luxuriante. Dans le monde de Wade qui un jour s'est écroulé et qui à présent disparaît de sa mémoire. Dans le monde d'Ann que rien ne prédestinait à remonter le fil du temps. Et enfin dans le monde de Jenny et Élisabeth qui nous entraîne dans l'enfer de l’incarcération et peut être aussi dans le début de la compréhension de l'innommable.
L'écriture est « juste » magnifique ou « magnifiquement » juste. Même si le sujet est lourd, c'est un roman grave, bouleversant, un grand roman d'amour porté par un talent immense. J'ai aimé ce foisonnement, ce livre qui vous emporte d'un destin à l'autre et qui explore superbement les sentiments. Il est incroyable de découvrir que ce roman est le premier de la jeune auteure Emily Ruskovich. Il donne envie de la suivre pas à pas dans son chemin d'écriture.

La la langue (Aliyah Morgenstern)

note: 5Je babille, je dis non et... je parle ! Isabelle - 6 juillet 2019

« Quand tu es né, on t’a plongé dans deux bains :
Un bain d’eau chaude pour te nettoyer du voyage et un bain de langage ».
Tout est dit de ce merveilleux album qui part sur les traces de nos mots, du babillage aux premiers mots, du "non" au jeu de construction (veux nane qui signifie je veux une banane, le geste est joint à la parole). Les années ont passé et vers 3/4 ans on raconte, on explique, on blague ! Et voilà le moment où l’enfant va parler comme un grand..
C’est un album illustré très documenté que nous offrent les trois auteurs, une romancière américaine qui écrit en français, une linguiste qui planche d’habitude pour les grands et un illustrateur dont les dessins d’une grande richesse nous enchantent depuis déjà longtemps.
Le mélange est savoureux et il est fort à parier que bien des parents trouveront des repères dans ce livre et un peu plus tard, quand l’enfant aura 6 ou 7 ans, ils le liront ensemble !
Et je table sur les mots "régal" et fête" que vous allez partager entre vous et avec moi.

Bartok Biloba
Une échappée de Bartok Biloba (Lolita Séchan)

note: 5Bartok à la découverte du monde Isabelle - 19 juin 2019

Un tout petit hérisson nous raconte l’histoire de la famille taupe Biloba. Dans la famille Biloba, il y a les parents, deux sœurs et Bartok, le petit frère. C’est lui que nous allons suivre tout au long de ses pérégrinations. Il se perd en allant de découvertes en amitiés. L’histoire se termine dans le bonheur et la bonne humeur.
Le travail de l’auteure-illustratrice est en noir et blanc, un dessin riche et détaillé, léger et intense. Le récit est amusant, rythmé des commentaires du petit hérisson. Les rencontres de Bartok avec ses amis sont touchantes, drôles, en particulier celle avec Rita.
C’est un récit initiatique, un livre qui aide à grandir, à ouvrir les portes de la liberté tout en sachant comment revenir dans son « nid », protégé de l’amour des siens. Une histoire qui m’a enchantée, vite découvrez ce petit Bartok et à coup sûr vous serez conquis !!
Il existe déjà une deuxième aventure de Bartok à découvrir, quel plaisir… Tout le monde devrait rester tranquille près d’un ruisseau et écouter.

Comment élever un Raymond (Agnès de Lestrade)

note: 4On a tous été des Raymond ! Isabelle - 23 mai 2019

Comment élever un Raymond... le titre d'emblée intrigue. Entrons dans le récit, le Raymond est arrivé chez vous ; il remplit tout l'espace, il a un appétit d'ogre, il ne sent pas toujours très bon, il grandit trop vite...
Vous avez deviné mais chut, pas un mot avant d'ouvrir l'album.
Cet album drôle, et émouvant nous emporte ou nous ramène vers le monde de l'enfance et celui des parents. Le Raymond bouleverse la vie à tout jamais, Le Raymond fatigue, use mais il est aussi source de petits bonheurs et d'un grand amour.
Agnès de Lestrade que l'on ne présente plus tant sa bibliographie est importante, écrit cette histoire avec un humour décalé. Les dessins de Marie d'Orléans renforcent le propos avec ses images élégantes et toutes en petits détails délicieux.
Un album à lire de toute urgence par ceux qui attendent un Raymond, par ceux qui le sont, et ceux qui l'ont été. Enfin par nous tous, Les Raymond !

Dans mon sac à sons (Ello Papillon)

note: 5Poum Pa Poum c'est notre coeur qui bat ! Isabelle - 3 mai 2019

« Sac à sons », cet album porte décidément bien son titre. L’artiste joue avec les sons, avec les mots, avec les notes, la musique ! Une multitude d’instruments de musique nous enveloppe avec parfois des rythmes d’ailleurs. Des textes drôles nous emportent avec tendresse ou entrain. C’est un instant précieux… suspendu, un merveilleux voyage musical qu’Elodie Bernigal de sa voix pure, jazzy nous offre.
L’académie Charles Cros lui a décerné le coup de coeur jeunesse 2018 et nous aussi !!!

Oeuvre non trouvée

note: 4A comme Abysse D comme découverte ! Isabelle - 26 mars 2019

C’est un merveilleux voyage que nous propose Nicolas Michel. Un voyage dans les profondeurs des mers, d’où nul ne ressort indifférent. Dans cet abécédaire de la mer, on découvre l’Albatros majestueux, la Baudroie inquiétante, l’Iguane en goguette, la Zée si belle et tant d’autres. L’auteur a eu recours à une belle technique : le cyanotope (procédé photochimique ancien), le bleu de ce livre est envoûtant et les dessins remarquables. Les textes ne sont pas en reste, drôles et poétiques, ils concourent à une initiation à l’écologie, à la protection de notre Mer à toutes et tous.
On va tous au fil des pages avoir notre dessin préféré, pour moi ce sera la Méduse, impressionnante et si belle. A votre tour de faire votre choix !

En un mot (Nicola Edwards)

note: 5En deux mots... surprenant et passionnant Isabelle - 28 février 2019

Si je vous dis « whimsy », « pelinti » ou « nakama », je vous ai parlé en anglais, en buli et en japonais. Ce livre, original, donne à découvrir des mots qui à eux seuls, expriment des situations, des concepts. Un exemple : « nakama » en japonais désigne « des amis qui sont comme des membres de la famille ». A travers ce tour du monde de mots insolites, on découvre les habitudes de nos voisins proches ou lointains.
Ainsi « gluggavedur » peut se traduire par « beau temps de la fenêtre », ce mot raconte le froid de l’Islande et au détour du texte on apprend que les islandais sont le peuple qui aime le plus la lecture.
Les illustrations naïves, douces et colorées de Luisa Uribe appuient le propos de l’auteur, les dessins nous emportent eux aussi de par le monde.
Pour finir, vous avez peut être un petit ou grand « pochemuchka » à la maison, un enfant ou un adulte qui pose trop de questions !
Pour vous quitter, je souhaite de rapides « retrouvailles », mot français qui n’a pas son équivalent dans d’autres langues.
Un livre à lire absolument pour un voyage blotti(e) dans un fauteuil.

Prévert (Christian Olivier)

note: 5Quand la poésie chante... c'est un bonheur ! Isabelle - 7 février 2019

Christian Olivier est le chanteur des Têtes raides. Sa voix grave, chaude nous invite à un voyage avec Prévert et nous envoute avec des textes d’une grande modernité mais aussi d’une actualité brulante. Jacques Prévert nous raconte, comme Patrick Chamoiseau aujourd’hui, les étrangers, leur place si peu confortable dans notre monde.
Et l’amour, Prévert et Olivier nous bercent, nous enveloppent de chansons/poèmes connus comme Barbara et Pour toi mon amour qui ouvre l’album. On découvre un poème dédié à Angela Davis et l’on redécouvre le Prévert anticlérical, le poète qui nous décrit le monde ouvrier. C’est un régal que cet album à écouter encore et encore !!!
A noter que Yolande Moreau y fait une petite apparition…

Même pas peur ! (Stéphane-Yves Barroux)

note: 4Parce qu'un jour on a tous été petit ! Isabelle - 29 décembre 2018

Un petit garçon s’adresse au lecteur, il raconte : Dans la rue, même pas peur ! A la piscine, même pas peur ! etc
Pourquoi, ?? Parce que j'ai mon doudou ! nous répond-il.

Un album très tendre, texte et dessins sont de Barroux qui nous enchante d’album en album. Cet auteur là connaît bien les tout-petits. Les illustrations sombres pour les peurs et les illustrations lumineuses pour les dépasser sont réussies et expriment bien les sentiments de l’enfant.

Cet enfant fait l’éloge du doudou qui rassure mais pas seulement, à la fin de l’histoire ses parents sont présents et le petit dit l’importance d’être entouré des gens que l'on aime

Les enfants vont se reconnaître dans ce petit récit à hauteur de leur vie. Et les grands me direz-vous, ils vont se souvenir qu’un jour, ils ont été petits !

Elma, une vie d'ours n° 01
Le grand voyage (Ingrid Chabbert)

note: 5L'enfant sauvage est de retour ! Isabelle - 16 novembre 2018

Une histoire toute simple que l’on connait déjà. L’amitié, l’amour, la complicité entre une petite fille et un gros ours nous rappelle Mowgli et Baloo du Livre de la jungle. Cette petite Elma vit donc avec ce Papa Ours immense qui prend soin d’elle, lui apprend tout ce qu’il sait, il lui apprend la vie et au fil du récit, l’on comprend qu’il a du mal à lui annoncer une nouvelle importante.
Cette histoire est construite tout en douceur, en espièglerie et leur relation s’installe tendrement. Ingrid Chabbert a écrit ce tome 1 qui nous tient en haleine. Cette petite Elma et la confiance qu’elle place dans son Papa Ours est bouleversante. Léa Mazé a composé des illustrations d’une grande force. Cette artiste nous avait déjà enchanté avec la BD Nora, elle a décidément beaucoup de talent.
Le tome 2 est annoncé et il nous tarde de poursuivre les aventures d’Elma, on tremble déjà un peu pour elle …

Capitaine Rosalie (Timothée de Fombelle)

note: 5La guerre de 14/18 de Rosalie, 5 ans et demi Isabelle - 31 octobre 2018

Hiver 1917, Rosalie, 5 ans est déjà plongée dans la guerre. Même si elle n’est pas en âge d’aller à l’école, l’instituteur accepte que Rosalie s’installe dans le fond de la classe. Ce que le maître ne sait pas, c’est qu’il accueille le « Capitaine Rosalie » et avec son petit cahier, elle s’est donnée une mission dévoilée à la fin de l’album. La guerre est rythmée par les lettres du père et ses mots de tendresse. Mais un jour, une lettre bleue arrive et la mère devient triste et sombre.
Tout à la fois léger et lourd, c’est un récit émouvant d’une grande force, comme les dessins sensibles d’Isabelle Arsenault sont gris avec quelques touches lumineuses. Cet auteur et cette illustratrice ont à leur actif des livres remarquables et remarqués. Ils réussissent mieux qu’un documentaire, à brosser l’ambiance de cette guerre de 14/18 et l’on comprend davantage la difficulté de vivre de cette enfant, le poids que représente l’absence et la mort.
Quand on referme le livre, on a une envie, dire à nos proches l’importance qu’ils ont pour nous !
 

Oeuvre non trouvée

note: 5Dansez pour nous butineuses ! Montrez-nous le chemin ! Isabelle - 11 septembre 2018

A l'heure où l'abeille est en danger, ce documentaire au texte ciselé et aux couleurs chaudes, nous emporte de fleur en fleur à la découverte de l'abeille à miel.
Tout est en place, l'abeille, les fleurs, le nectar, la ruche, l'organisation du travail et enfin le miel pour que le jeune enfant comprenne bien le cycle, de façon ludique mais pertinente ! Ce long poème raconte l'importance de cette espèce menacée.
Le style d'Isabelle Arsenault, jeune illustratrice québécoise, est remarquable par sa douceur, sa finesse et ajoute à la poésie du texte. Reconnue pour ses BD, cette incursion dans le documentaire jeunesse est formidable !

Jeune Femme (Léonor Serraille)

note: 4Portrait d'une trentenaire qui prend sa vie en main Isabelle - 26 juillet 2018

Première image du film, Paula devant une porte fermée, son histoire d'amour est terminée.
Elle tambourine, tempête... rien n'y fait, elle se retrouve à errer seule, la nuit avec son chat bien serré contre elle.
Le point de départ d'une vie qu'elle va « construire » ; de femme enfant... elle devient autonome.
Elle fait des rencontres, de belles rencontres parce qu'elle est une personne généreuse et attentive.
Le film repose sur Laetitia Dosch, une comédienne ébouriffante, son personnage est fantasque, un peu lunaire et cela lui va à merveille.
La jeune réalisatrice signe ici son premier long métrage (Caméra d'or à Cannes), j'ai hâte de découvrir le second . On comprend dès cet opus qu'elle n'a pas fini de nous surprendre !

Magic Félix n° 01
Apprenti magicien (Séverine Vidal)

note: 4Un nouveau héros est arrivé, il s'appelle Félix et il est magicien ! Isabelle - 22 juin 2018

Félix est un jeune garçon d’une dizaine d’années. Un matin au réveil, il se sent mal, fiévreux, tremblant, un peu bizarre. C’est alors qu’il se découvre – avec un peu de crainte – des pouvoirs magiques. Il souffle et ses vêtements volent, un souffle de plus et sa chambre est rangée.
A l’école Félix a de bons amis mais il n’ose pas raconter ce qui lui arrive. Quand il essaye d’évoquer le sujet avec ses parents, ils se moquent gentiment de lui. La vie devient difficile jusqu’au dénouement inattendu…
Le scénario bien construit, plein de rebondissements est de Séverine Vidal, une auteure principalement de romans et le dessin de la jeune illustratrice Kim Consigny est très enlevé, vivant et colle bien à l’histoire.
C’est la première aventure de Félix, notre apprenti magicien ; nous attendons les suivantes avec impatience.

Félicité (Alain Gomis)

note: 5Une nouvelle héroïne est née et elle s’appelle Félicité Isabelle - 25 mai 2018

Une voix s’élève, celle de Félicité. La chanteuse Félicité. Sa voix, son visage, aussi, remplissent l’écran et nous bouleversent d’entrée… Félicité si décidée, si combative. Elle va batailler pour réunir l’argent d’une opération dont son fils, accidenté, a besoin. Ce film est un portrait de femme poignant, le portrait d’une ville rude, violente mais joyeuse aussi : Kinshasa, d’un pays, le Congo où la misère rencontre le cynisme de l’arrivisme. Le film se termine malgré tout par un rire d’espoir, celui du fils de Félicité.
Cinquième long métrage d’Alain Gomis, scénariste et réalisateur franco-sénégalais, le film a reçu le Grand prix du jury à Berlin. Il faut découvrir le cinéma d’Alain Gomis, vif, nerveux et sans concession. Il a choisi pour interpréter son héroïne une comédienne, Véronique Mbeya Mputu, que nous ne sommes pas prêts d’oublier … A ne pas rater...

Oeuvre non trouvée

note: 5Quand une vie se dévoile en une nuit Isabelle - 15 mai 2018

Nine, 16 ans, roule vers une destination inconnue avec sa mère Titiana. Elle est en colère, elle vient de rater une soirée mais cette nuit restera néanmoins inoubliable. Tout chavire, sa mère ne s'appelle pas Titiana, elle a une grand-mère, deux oncles. Elle va découvrir l'histoire de sa famille, de rebondissements en péripéties, la vie de cette famille est rocambolesque.
L'auteure nous entraîne dans un tourbillon. Nine doit tout connaître en une nuit avant l'arrivée de cette famille sortie du passé. Alors il faut se dépêcher, tout raconter et pour ce faire Anne-Laure Bondoux déploie un style enlevé, une écriture trépidante... On s'attache à tous les personnages principaux et à tous ceux qui vont croiser leur route un moment, quelques années. L'auteure dresse une galerie de personnages haut en couleur, attachants et souvent intrigants.

Chacune des publications de cette écrivaine fait l'effet d'une surprise, elle n'est jamais là ou on l'attend. Au Far-West avec Pépites, en Argentine pour Les larmes de l'assassin, en zone de guerre avec Le temps des miracles et en science-fiction avec Linus Hoppe. L'écriture est toujours ciselée et Anne-Laure Bondoux sait décidément « ficeler » des histoires captivantes qui aident à vivre ou à grandir... à ne surtout pas rater !

Chat pas moi ! (Anne Cortey)

note: 5Un album qui ressemble à un cartoon ! Isabelle - 13 février 2018

Chat pas moi ou comment un « gentil » chat se retrouve entraîné par une « coquine » petite souris !
L'album est grand avec des couleurs vives. Les personnages ont des mines expressives : le chat gai ou penaud, la souris taquine ou fanfaronne et le cuisinier a bien des raisons d'être toujours en colère, il doit réparer les bêtises des deux compères...
L'histoire est jusque-là un peu classique. C'est le langage qui est un régal pour celui qui écoute. Tous les « s » deviennent des « ch » et rythment l'histoire, un bonheur pour le lecteur.
Les bêtises c'est toujours bien : l'histoire nous raconte que l'on doit être obéissant tout en conservant un grand bol de fantaisie. Chapristi ch'est une bien belle hichtoire !

Petit bruit dans la nuit (Sabine De Greef)

note: 5Un livre qui fait un petit peu peur Isabelle - 17 janvier 2018

Petit Bruit dans la nuit... regarde... chut.... écoute.... appelle-le !!
Voilà un livre mystère, plantons le décor : un album tout en noir et blanc mais une petite tache rouge apparaît et grossit... c'est le LOUP et finalement ce n'est pas celui qu'on imagine qui aura peur !

C'est un livre interactif que Sabine de Greef nous offre comme souvent. Elle nous a habitué au personnage du loup, toujours un peu décalé avec toujours beaucoup de tendresse.
Elle sait raconter des histoires rythmées, endiablées et son travail d'illustratrice est tout aussi remarquable. Ici des pages toutes noires, la forêt apparaît, on appelle, on se cache, on joue... Elle réussit de la première à la dernière page à nous tenir en haleine... suspens garanti ! Les enfants entrent dans son univers, ils participent à la construction de l'histoire.
Une histoire qui fait peur mais... pas trop !

Le chant des pierres (Pascal Fauliot)

note: 5Une légende sioux Isabelle - 17 janvier 2018

De l'histoire des Sioux, on connaît les grands chefs Sitting Bull et Crazy Horse. Cette fois, faisons la connaissance d'un jeune indien Inyan Hokshila (l'enfant de la Pierre).
Sa mère, à la recherche de ses frères, avala à la rivière une pierre, la Tunka, qui allait donner la vie à Inyan. Celui-ci allait grandir à la vitesse de l'éclair ! Il était fort, intelligent et généreux. A l'adolescence, il décida à son tour de retrouver ses oncles…
Ce conte initiatique se décline comme un long poème, où l'aventure se mêle à la sorcellerie. Le texte est un bonheur à lire à haute voix, grâce à la qualité de conteur de son auteur Pascal Fauliot. Bénédicte Némo a réalisé des tableaux remarquables dont les couleurs chaudes et lumineuses apportent un parfum de magie supplémentaire. Texte et illustrations se répondent, nous entraînent à la découverte de la tradition indienne et nous invite à en découvrir toujours plus. La parole de fin sera pour le sage Sitting Bull : "Quand le dernier arbre sera abattu, la dernière rivière empoisonnée, le dernier poisson capturé, alors le visage pâle réalisera, que l'argent ne se mange pas"

Les comptines de Mélyne (Mélyne)

note: 4Comptine rime avec capucine, bobine mais surtout avec Mélyne Isabelle - 22 décembre 2017

Il est arrivé sans crier gare au beau milieu de la dernière commande de CD. Une nouveauté, un premier album d'une jeune chanteuse Mélyne. Cela suscite la curiosité et là coup de foudre !
Elle nous enveloppe d'une musique entraînante, de paroles percutantes et de swing du monde entier, tout cela avec une orchestration soignée. On voyage, les mélodies de l'Est cède la place aux rythmes irlandais pour soudain se retrouver en Chine.
Les chansons sélectionnées font partie de différents spectacles, Mélyne se produit régulièrement dans les écoles et aussi sur scène. C'est une belle idée cet album, elle s'amuse avec les mots : En marchant je vais / Sur les chemins du bout du monde / En marchant je vais / partout voir si la terre est ronde. Elle aborde des thèmes divers : l'humour, le quotidien (la brosse à dents, les bobos, le doudou) le merveilleux, la famille, autant de sujets qu'elle chante du bout du cœur, avec drôlerie aussi, elle connaît bien le monde de l'enfance.
Je vous invite à la découverte d'une artiste qui espérons-le,  fera à nouveau "parler/chanter" d'elle !

Point cardinal (Léonor de Récondo)

note: 5Et je garde mon coeur froissé par la peur. Isabelle - 22 novembre 2017

Mathilda dans sa voiture se déshabille, se démaquille et redevient Laurent, le mari de Solange, le père de deux adolescents Claire et Thomas. Sa vie est en attente, en devenir d'être la femme qu'il est au plus profond de son être.
Leonor de Recondo, après deux passionnants romans inscrits dans l'histoire(1500 et 1900), nous entraîne dans le tourbillon d'une vie, celle de Laurent à notre époque.
Il a une existence en apparence tranquille jusqu'au jour où il décide d'assumer « sa transformation ». Le monde s'écroule pour la famille, il est si difficile de comprendre, d'accepter. Chacun trouvera son chemin avec plus ou moins de difficultés. Laurent lui fonce, décidé et courageux !
Les mots de l'auteure sont simples, forts et nous nous retrouvons comme Solange et les autres, à observer, veiller, accompagner ces bouleversements. Si l'on a aimé ce roman, on ne pourra qu'apprécier le film bouleversant de Xavier Dolan, Lawrence anyways.

La guerre de Catherine (Julia Billet)

note: 5Une belle adaptation d'un roman historique en BD Isabelle - 22 novembre 2017

En 1941, Rachel Cohen devient Catherine Colin obligée de se cacher et de changer d'identité pour survivre. Elle séjourne, au début du récit, à la Maison de Sèvres où elle va découvrir la photographie. Son appareil en bandoulière, elle traversera la guerre.
Le livre de Julia Billet, inspiré de l'histoire de sa mère, nous raconte la Seconde guerre mondiale à hauteur d'enfant. Catherine doit sans cesse pour sa sécurité, aller d'un lieu à un autre. Alors, de l'école progressiste de Sèvres au couvent de Riom à une ferme modeste jusqu'à l'orphelinat dans les Basses Pyrénées, Catherine, passionnée de photographie, multiplie les clichés. Elle rend ainsi hommage à tous ceux qu'elle croise et cette galerie de portraits nous raconte la France de l'Occupation. Catherine/Rachel est un personnage que l'on adopte pour toujours, on admire son courage, on tremble avec elle et l'on aimerait devenir son amie. On assiste à son ascension d'artiste, elle a une sensibilité dont elle prend conscience en douceur et cette passion va très vite devenir irrépressible.
La collaboration pour cette BD est magistrale, le scénario est servi par une illustration riche, poétique et dynamique.
Prix de la BD jeunesse 2018 au Festival d'Angoulème

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